POURQUOI NOS JEUNES
DISENT DES GROS MOTS ?
PAR HABIB39
Beaucoup de nos jeunes disent des gros mots. C’est une vérité qu’il faut reconnaître. Le problème est aussi grave que profond. Pourquoi les jeunes profèrent-ils de tels mots abjects ? Pourquoi recourent-ils à un tel langage ignoble ? Les raisons sont diverses, mais la plupart de nous les connaissent.
Pas mal de nos jeunes donc peuvent cracher à tout moment des horreurs. Et vous savez pourquoi ?
D’abord parce que les adultes tiennent fréquemment ce genre de langage, et pas forcément pendant une querelle ou lorsqu’ils sont simplement de mauvaise humeur. C’est pire que cela. Ce phénomène est entré, hélas, dans les habitudes d’un grand nombre de personnes… sensées être mûres. Ces adultes, qui sont souvent des parents, représentent de très mauvais exemples pour les jeunes qui, âge oblige, n’ont pas d’autre choix que d’imiter pour apprendre. Cela soulève le problème épineux de l’éducation de nos jours au sein de nos familles tunisiennes et de la démission d’un certain nombre de parents. Plusieurs familles – et pas toutes Dieu merci- n’assurent aucun suivi au comportement et aux fréquentations de leurs enfants à l’âge de l’adolescence, ce qui entraîne les pires des conséquences sur ces derniers.
Ensuite, les gros mots comme le certifient les psychologues ne sont qu’une forme de défoulement en réaction contre les refoulements dont souffrent les jeunes. Parmi les impulsions continuellement excitées et réprimées dans notre société, il y a bien évidemment le fameux instinct sexuel. C’est ce qui explique que la plupart des mots vulgaires ont une portée ou une connotation sexuelle. Sans chercher d’excuses à de pareilles grivoiseries, il faut admettre que l’instinct des jeunes dans notre société est régulièrement matraqué, excité, surexcité même par les tenues provocantes dont certaines filles et femmes ont l’habitude de mettre, à dessein.
Par ailleurs, les gros mots peuvent aussi prendre une toute autre allure, qui a rapport avec la religion. On parle ici des propos blasphématoires que tiennent beaucoup de gens, hélas, par manque de foi. Et là encore, on a le problème du mauvais exemple dans la famille. Ainsi, que peut-on attendre d’un enfant qui entend souvent son père blasphémer, et en plus pour la moindre raison, pour un oui ou un non, comme on le dit ?
Enfin, toujours en parlant des origines de ce phénomène répréhensible et de ce comportement condamnable, on ne peut pas passer sans signaler le rôle de l’institution scolaire qui n’est plus malheureusement à la hauteur des actuels dangers mondiaux qui menacent nos valeurs morales et notre identité arabo-musulmane. On sait tous que nos principes moraux tirés de la religion islamique constituent notre principal et dernier bastion contre toutes les dépravations et les perversions qui nous viennent de l’extérieur – de la soi-disant culture de la mondialisation – et qui se propagent très vite de nos jours à cause des nouvelles inventions techniques mal utilisées.
Quelles solutions envisager maintenant à ce problème sérieux ? Quel remède à ce mal qui a longtemps rongé notre société ? Comment empêcher les jeunes de tenir ce vocabulaire aussi malsain ?
Nous ne prétendons pas ici proposer des solutions magistrales à cette défectuosité ni présenter une quelconque panacée pour extirper ce vice de notre société. Mais nous nous contenterons d’adresse certains messages aux parties pouvant agir sur cet état des choses et le changer.
Message d’abord à certaines familles : cessez d’être passives ! Revenez à la tâche ! Vos adolescents n’ont pas encore grandi, ils sont en train de le faire. En attendant que leur croissance physique et surtout leur évolution psychique arrivent à leur terme, contrôlez - même indirectement - leur conduite, aidez-les, assistez-les, conseillez-les, satisfaites leurs besoins affectifs.
Message aussi aux enseignants et aux dirigeants des établissements scolaires : votre tâche ne consiste pas seulement à transmettre des savoirs, mais aussi et surtout à former les personnalités, à inculquer les principes de conduite, à orienter, à diriger, bref à éduquer.
Comme la responsabilité est partagée les charges de toute réforme doivent aussi être réparties sur toutes les composantes de la société et notamment la famille et l’école.
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